Vendredi 15 mars à 20h30
La fin de l’URSS a sonné le glas de l’Homo Sovieticus. L’histoire d’une utopie perdue, c’est ce que l’auteure biélorusse, prix Nobel de littérature 2015, raconte à travers ses multiples témoignages, petites histoires qui composent la grande. Emmanuel Meirieu nous offre un face à face brûlant d’émotions avec la mémoire de huit vies disparues, sur fond de musiques pop-rock, à la manière des road-movies.
« L’histoire ne s’intéresse qu’aux faits, les émotions, elles, restent toujours en marge. Ce n’est pas l’usage de les laisser entrer dans l’histoire. Moi, je regarde le monde avec les yeux d’une littéraire et non d’une historienne. » Svetlana Alexievitch ausculte depuis quarante
ans le cœur et l’âme de ses compatriotes, passés brutalement du totalitarisme à un vague nihilisme. Elle pose des questions « non sur le socialisme, mais sur l’amour, la jalousie, l’enfance, la vieillesse. Sur la musique, les danses, les coupes de cheveux. Sur les milliers de détails d’une vie qui a disparu. ».
“ Dans les esprits, un virage à cent-quatre-vingt degrés. Certains l’ont pas supporté, les hôpitaux psychiatriques étaient pleins à craquer. Il y en avait qui criait : « Je suis Staline ! Je suis Staline ! » Et un autre : « Je suis Lénine ! Je suis Lénine ! » Boris Poglazov, 40 ans
“ Mon plus beau souvenir d’enfance, c’est le défilé militaire sur la place rouge avec papa. Je suis sur ses épaules, un ballon rouge au poignet, dans le ciel au-dessus de moi, il y a d’immenses portraits qui dé lent, Lénine, Staline, Marx. Des guirlandes, des grappes de ballons, rouges, bleus, jaunes. Le rouge c’est ma couleur préférée, le rouge de la Révolution. » Margarita Pogrebitskaïa, médecin, 57 ans